1° mars 2020 : des armes gratuites, afin de demeurer libre !

Dans notre « prêt à penser spirituel » concernant l’Évangile, nous imaginons parfois un Jésus tellement au-dessus de notre condition ordinaire qu’il en devient peu intéressant parce que nous avons dressé de lui un portrait trop éloigné de la vie réelle. La page d’Évangile de Matthieu que l’Église nous propose aujourd’hui nous force à replacer Jésus les pieds sur terre, sur notre terre où il a voulu prendre chair.

Comme nous, Jésus est tenté par le mal, la défiance. La tentation, à trois reprises, susurre un « si » qui est atrocement teinté de doute : « Si, Fils de Dieu, tu transformes la pierre en pain »… « Si tu te
lances dans des défis irréalistes »…« Si tu te prosternes devant les fantasmes de la puissance » Avez-vous bien repéré l’arme que Jésus utilise pour résister ? Il connaît la Parole de Dieu qui est un glaive tranchant. Alors Jésus tranche sans hésiter : « Il est écrit : l’homme ne vit pas seulement de pain… » Les citations dont se sert Jésus constituent autant de « panneaux impasse » pour la tentation !

Celle-ci pourtant dans un assaut rusé utilise avec perversité la parole de Dieu : « Il est écrit, les anges te porteront sur leurs mains …si tu es le Fils de Dieu et que tu te jettes du haut du temple vers le bas. » Jésus ne se laisse pas piéger, il n’est pas comme ces témoins de Jéhovah, munis seulement de quelques phrases de la Bible, isolées du contexte, et servant à asséner des pseudo-vérités simplistes. L’homme de Nazareth connaît bien la totalité des Écritures, il en connaît l’épaisseur, il est un homme de la reliure, pas seulement du morceau choisi. Il est bien armé et c’est ainsi qu’il se garde de la défiance.

Et moi, quel est mon usage de la parole de Dieu, aujourd’hui, pour discerner entre ce qui va m’enfermer et ce qui va me faire réellement exister ? « Exister »… l’étymologie de ce verbe indique qu’il s’agit de sortir du « moi » nombriliste, esclave de ses besoins…Et moi, est-ce que je sais revêtir les armes de cette Parole de Dieu qui me sont données, gratuitement ?

Bon Carême, bon combat !

Père Alexis Bacquet